Un domaine

L’envie de créer un domaine viticole est née à la fin des années 60 dans l’esprit de deux frères, Henri et Bernard Hudelot. Jeunes mariés, débordants de détermination et d’ambition, ils achètent des terres autour de leur village natal Villars Fontaine, avec l’aide de leurs parents et beaux-parents. 

Bernard quitte médecine et poursuit des études universitaires d’œnologie et de biologie. Maître ès sciences, il entreprend un doctorat en viticulture avec son directeur, le professeur Bessis. 

Pendant ce temps, Henri commence le défrichage à l’aide d’un vieux bull jaune (qui sert encore aujourd’hui).

Cette nouvelle AOC a la particularité d’être plantée en vigne haute. A l’époque, c’était surtout pour favoriser le rendement et pour une meilleure adaptation au climat plus rude des collines. Aujourd’hui la vigne haute montre une belle résistance au changement climatique actuel, gage que c’est une valeur sûre à travers les siècles.

 

Le coup de génie!

Suivant la tradition locale, les frères décident de planter un peu de Gamay,  de l’Aligoté et surtout des Pinots noirs. Ils soignent particulièrement cette grande parcelle parfaitement exposée qui borde la route qui mène au village: Les Genévrières. Plus tard le Guide Hachette dira d’elles: «Les Genévrières sont l’un des plus beaux climats des Hautes-Côtes, pentu, maigre, au sous-sol rigoureusement identique à celui de Corton.»

A la lumière de ses connaissances nouvelles, Bernard comprend que certaines parcelles mises à nues sont des résurgences de marnes blanches et que sur ce type de sol, à Aloxe-Corton, on a planté du Chardonnay!

Un nectar exceptionnel baptisé du nom du lieu-dit «Le Rouard» vient de naître. Progressivement, les frères apprendront à maîtriser sa vinification idéale et son temps d’élevage bien dosé en fût de chêne. Quinze ans plus tard, il deviendra le fleuron du Domaine, atteignant sa pleine puissance avec le millésime 1989 qui forgera sa réputation. Les plus grands critiques se laisseront surprendre et charmer par ce nectar. Ils lui décernent de nombreuses récompenses, coups de cœur et bonnes notes. 

Début 80, les frères se séparent. Bernard demande à sa femme artiste de dessiner leur future maison et de lui créer une nouvelle image. Ils construisent une cuverie et des caves modernes en haut du village et installent leur foyer et un caveau de réception au lieu-dit «Les Jiromées», du nom de la nouvelle parcelle de chardonnay qu’ils vont planter.

En 1984, Bernard s’associe avec son cousin Gérard Bouillot, pour créer la SARL Domaine de Montmain. Leur philosophie est l’alliance entre modernité et tradition, propice à l’élaboration complexe des vins de garde.

En 1994, le Domaine de Montmain s’est bien développé. Il exploite 25 hectares et élève tous ses vins de 12 à 24 mois en fût de chêne de moins de 6 ans. Pour alléger la charge liée au coût de cet élevage, Bernard convainc son associé et son épouse d’ouvrir leur propriété à d’autres particuliers sous forme de GFA (groupement fonciers agricoles). Les clients fidèles du Domaine adhèrent à l’idée et bientôt, de nouveaux passionnés se joignent à l’aventure. Au premier GFA, ils en ajouteront sept autres au fil du temps. A ce jour, pratiquement 800 copropriétaires ont acquis une ou plusieurs parcelles.

En 2012, les époux se séparent et Anne Marie cède sa moitié du Domaine à des investisseurs qui s’enthousiasment pour ce bel ensemble viticole et la philosophie de son créateur. Bernard, alors âgé de 70 ans, laisse progressivement les commandes à une équipe plus jeune.  Ensemble, ils créent la SAS des vignerons de cœur : une nouvelle entité qui sera désormais chargée de la vinification jusqu’à la mise en bouteille. Dans les années qui suivent, Bernard prépare également son jeune directeur commercial, Mathieu Piecourt 25 ans, à prendre le Domaine en main. 

Au décès de Bernard en 2019 (Article de presse, Le Bien Public – 12 août 2019), ses héritières cèdent l’autre moitié du Domaine à Mathieu. Une page se tourne.

Fin 2021, Anne Marie Hudelot Verdel décide de vendre les quelques parts de GFA qui lui restent. A vous peut-être?

Ferdinand Hudelot et ses fils Henry et Bernard

Henry et Bernard Hudelot et leurs épouses

Les Jiromées, siège actuel du Domaine de Montmain

Gérard Bouillot

Devenir propriétaire