Qui était Bernard Hudelot?

Le fondateur du Domaine de Montmain que l’on surnommait le Pape des Hautes Côtes.

Bernard Hudelot était une personnalité définitivement atypique et il a choisi de transmettre son prestigieux Domaine viticole de près de 30 hectares à un club de fervents amateurs de vins de Bourgogne, afin de perpétuer la tradition des vins de garde et préserver la particularité de ce terroir qui lui était si cher. 

Ce vigneron-viking, fier de ses origines, est né à Villars Fontaine et a décidé de lier définitivement son destin à ce village des Hautes Côtes, alors qu’il était étudiant. 

Enfant, il montre un tempérament audacieux, curieux et insatiable qui se révélera pleinement quand il choisit de devenir oenologue et de se lancer dans la viticulture.  

Avoir un Domaine viticole n’était pas qu’un aboutissement pour lui, mais un vaste sujet d’exploration et d’expérience, sans cesse renouvelé. Pendant vingt ans,  il l’a enseigné à l’Université de Dijon dans ses cours de «génie oenologique».

Dès qu’il crée le Domaine de Montmain en 1984, il décide de se singulariser par sa méthode de vinification et se lance à corps perdu dans l’extraction, les élevages de plus en plus longs afin de donner plus de corps à ses jus et d’en faire des vins de très longue garde, capable de révéler leurs arômes tertiaires des décennies plus tard. 

Il expérimente, recherche, parfois se rate, apprend et trouve. De nombreuses récompenses de la profession salueront ses réussites.

Au début des années 1990, il se découvre une nouvelle passion: le  développement des «Vignobles de l’impossible». 

D’abord à Tahiti, lorsqu’il rencontre Dominique Auroy et son projet fou d’implantation d’un vignoble sur l’atoll de Rangiroa. Ensemble, ils sélectionnent les cépages adaptés à ce climat tropical, réfléchissent à l’implantation et la forme des vignes. Ils répondent aux problèmes d’irrigation, de double récolte annuelle et au combat des ravageurs contre lequel on ne peut que se prémunir en bio pour ne pas polluer les eaux de l’atoll.

Photo portrait Bernard Hudelot
Photo portrait Bernard Hudelot

Quelques années plus tard, Dominique Auroy présente Bernard à Omar Bongo (ancien Président du Gabon) qui souhaite rééditer la performance de Tahiti et créer une première mondiale: la culture de la vigne sous l’équateur afin de produire le seul vin d’Afrique centrale. Omar Bongo choisit le Haut-Ogooué, sa province natale située au sud-est du pays. 

Le duo étudie à nouveau les sols et sélectionne sept cépages adaptés pour le domaine d’Assiami. C’est finalement le rosé qui résistera le mieux aux aléas du climat sur lequel s’épanouit le premier vin gabonais: Malymas.  

La Chine, la Birmanie, d’autres projets de viticultures, d’autres voyage, mais un nouveau sujet émerge à la fin de ce vingtième siècle et accapare l’esprit de Bernard: le french paradox

Le mot polyphénol fait son apparition dans les médias et la composition des crèmes de beauté. Il faut l’absorber par tous les moyens et le plus possible. Une aubaine pour celui qui tente de le concentrer dans ses vins depuis 30 ans. C’est à ce moment-là qu’on l’affuble dans le milieu de plusieurs sobriquets «le fou des Hautes Côtes», le «Pape des hautes côtes», tant ses théories sur le sujet semblent irréelles ou fantasques selon les avis. Sa réputation n’en est que plus grande et ses vins pleins de caractères dégustés au quatre coins du monde.

Photo portrait Bernard Hudelot

Vins et santé

Son dernier combat a été l’impact du réchauffement climatique sur la conduite de la vigne. Il l’avait constaté au fil des millésimes, les vins des Hautes Côtes se sont parés progressivement de qualité gustatives nouvelles sous la chaleur de plus en plus intense du soleil. Nous verrons bien si ses constatations se sont avérées justes. Pour le moment oui.

Bernard Hudelot est allé rejoindre d’autres cieux en août 2019, après avoir pris soin de transmettre les rênes de son Domaine à ses employés et son vignoble, à ceux qui l’apprécient et en sont aujourd’hui les gardiens.

Hommage France 3

 

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